Pff, n'importe quoi

Encore en train de râler, la Sophie, vous allez dire. Ben oui, à force on va finir par penser que j'aime bien ça. Pourtant je ne demande rien d'autre que la stabilité dans ma vie, à défaut de l'avoir dans ma tête. J'ai du mal à comprendre les gens, parfois. Si mon boulot consistait à aider les gens à trouver un emploi, je les aiderais vraiment, les écouterais, ferais mon mieux pour trouver une offre d'emploi, une formation ou un stage correspondant à leurs attentes. Mais ce n'est pas mon boulot. Je n'ai pas de boulot. Franchement, je ne sais pas ce qu'il se passe en ce moment. On se plaint du taux important de chômeur, mais quand on voit les gens qui sont sensé nous aider, rien d'étonnant à cela. Je commence vraiment à les détester, à chaque fois que je vais les voir ils m'embrouillent totalement, m'envoient n'importe où, me parlent avec un air condescendant comme si j'étais débile profonde. Mais en même temps je suis bien obligée de passer par eux, car avec un CV aussi merdique que le mien, je ne saurais pas trouver un boulot sans aide. Aide, la bonne blague. Leur spécialité, c'est de tourner les gens en bourrique. Et je ne parle pas comme si j'étais l'unique pauvre petite victime, je sais qu'on est des milliers dans ce cas, à avoir envie de bosser, à être assez intelligent mais sans diplôme à cause des aléas de la vie, à devenir presque aggressif avec les gens qui te demande ce que tu fais dans la vie tellement tu as honte d'être au chômage.Bref, à être désespéré. Et à ne plus supporter d'entendre "tu as 23 ans, tu es encore jeune". Ca me fait une belle jambe. Si je dois attendre d'avoir 30 ans ou 40 avant de pouvoir trouver un boulot, je vais franchement pêter un plomb. Et à cet âge-là, je ne serais pas plus qualifiée que maintenant. On dirait qu'à mon âge, je peux perdre des années sans que ça ne me fasse rien. Mais j'en ai déjà perdues, des années. Depuis que j'ai fini mes secondaires, je vais d'échec en abandon. Depuis 5 ans, je n'ai rien de concret, si ce n'est des formations qui clairement ne me servent à rien.  C'est très fatiguant moralement.  Car quand on est au chômage, d'accord on a tout notre temps libre, mais perso je ne parviens pas à en profiter, je me sens coupable.
Bon, je vais arrêter là, j'ai mal au crâne, ma tension super basse. Excusez-moi pour ce coup de gueulle, mais ça me fait du bien.

edit: suite aux réactions, je me permet de rajouter ceci: j'étais très énervée et découragée quand j'ai écrit ce message, je ne voulais pas généraliser. je m'excuse auprès de ceux que ça a choqué et je m'excuse pour ceux qui le liront par après et que ça choquera.

Comments

[closcrap]

Et bien ma belle, je te souhaite bon courage pour tes recherches et je te fais pleins de bisous.

[sophie536]

Je n'ai jamais fait de bilan de compétence, on ne me l'a jamais proposer car de toute façon je n'ai aucune compétence. Pas de diplôme et pas d'expérience. C'est pourquoi j'ai besoin de formation, mais on me renseigne mal, on m'écoute à peine et on m'envoit n'importe où pour avoir la paix. On me reproche de ne pas savoir quel boulot je veux faire, mais quand je me suis inscrite à un module de réorientation, on m'a dit "si vous ne savez pas ce que vous voulez faire, on ne saurait pas vous aider". Je sais que tout le monde n'est pas pareil, j'ai eu un jour une personne sympa qui croyait en moi, mais par après je n'ai eu que des personnes qui m'enfonçaient encore plus bas. je ne fais pas une généralité, mais faut avouer que je n'ai pas eu de bol.

[Aurélie]

ton message est interpellant en tout cas! et je suis sur qu'il y a beaucoup de vrai! mais bon moi qui fait justement ce boulot là tout les jours et bien ça fout un peu les boules! mais je sais que les différents intervenant de l'insertion se contredise souvent dans leur conseil: la mise en page du CV, la tournure de la lettre de motiv,...
c'est dur d'aider les gens à trouver du boulot quand ils n'ont pas de formation particulière et en particulier pour les femmes!
les hommes j'ai toujours plus de choses à preposer! enfin moi, je suis au bout de la chaine de l'accompagnement ou tout au début ça dépend comment on le considère! j'accompagne les bénéficiaires du RMI, et suis donc le premier interlocuteurs pour eux!
petit conseil peut-être con! as-tu fait un bilan de compétence. ça a permis à beaucoup de personne que j'accompagne de définir un projet de formation cohérents avec leur compétence!
Il faut être près à se remettre en question car ces bilans sont souvent accompagnées d'entretien avec une psychologue du travail! mais ça permet d'avancer!
Bon courage!

[sophie536]

Je ne veux pas faire de polémique, c'est vrai qu'on dirait que je place tout le monde dans le même sac, mais ce n'est pas le cas. C'est juste que je n'ai pas eu de pot, sur toute les personnes que j'ai vu qui était sensée m'aider, une seule était sympa, m'écoutais, m'encourageait et ne me prenait pas de haut. Je comprend qu'on puisse être blasé de ce boulot, car ça arrange bien certaine personne d'être au chômage et ils ne font aucun effort, mais ce que je comprend pas, c'est que certain place tout le monde dans le même panier comme si on était tous chômeur et fière de l'être.
Delli, j'espère que je ne t'ai pas vexée, j'aimerais vraiment tomber sur des personnes comme toi pour m'aider. Quand tu iras mieux on en rediscutera. Isa, merci pour tes mots, je m'en veux de t'"ignorer" comme ça, mais à force de ne pas te répondre je culpabilise encore plus. Merci pour tout tes mots d'encouragement. Merci les filles d'être là, alors que je ne vous le rend même pas. Mais je pense à vous.

[Delliscrap]

j'ai fait ce métier durant 6 ans, aider des jeunes de - de 26 ans à trouver leur voie via une formation et/ou un emploi...
je n'ai jamais terminé ma journée à 16h30... je faisais mes 39h hebdo en terminant à 17h30 officiellement... officieusement je quittais rarement le bureau avant 18h30 ou 19h... heures sup ni payées ni récupérées...
bref tout ça pour dire qu'il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier...
quoi qu'il en soit pour être actuellement au chomâge moi aussi je comprends tout à fait votre façon de voir les filles! c'est dur de se mettre à la place de l'autre, de celui qui a un emploi LUI... mais je vous jure qu'être de l'autre côté du bureau n'est pas simple du tout... d'ailleurs je ne veux pas y retourner... c'est humainement trop dur de ne parfois rien avoir à proposer... et quand on a rien ce n'est pas de notre faute, nous ne sommes que des exécutants, pas les décideurs...
bref si vous voulez parler de tout ça je suis ouverte à la discussion !
bisous les filles